Un rêve éveillé pour les quatres membres du groupe Alvan et Ahez !
Depuis quelques jours après leur sélection par le jury français et le télévote, le groupe ne réalisait toujours pas leur victoire à la présélection française de l'Eurovision : "C’est vous qui décidez" sur France 2. “ La chose qu’on veut porter à Turin… C’est ouf de dire ça, on ne réalise pas, c’est un rêve ou une caméra cachée » déclaraient-ils à Ouest-France le 6 mars dernier.
Alvan, artiste rennais, alias Alexis Morvan, s’est fait connaître dans le milieu de l’électro et s’est produit à plusieurs reprises sur la scène des Trans Musicales de Rennes et a même fait la première partie de Petit Biscuit. Alvan s’inscrit dans le courant de la musique électronique bretonne qui mélange des inspirations d’électro et de musique traditionnelle. Il a commencé la musique à l’âge de 9 ans en apprenant la guitare. Depuis 2014, il a fait de sa passion son métier. Il a même créé son label musical.
C’est lors d’une soirée à l’Artiste assoiffé, un bar de la place Ste-Anne à Rennes, qu’Alvan rencontre Marine, l’une des membres du groupe Eben. Ils échangent notamment sur leur projet musical. Alvan, qui rêve d’introduire du breton dans son travail, saisit l’opportunité et envoie à Marine une composition musicale. La collaboration entre Alvan et Ahez est née !
Car de leur côté, les 3 jeunes femmes d’Ahez ont elles aussi, une carrière déjà lancée. Marine Lavigne, Sterenn Diridollou et Sterenn Le Guillou se sont rencontrées lors de leurs études au lycée Diwan de Carhaix (Finistère), un établissement qui offre un enseignement immersif en breton. Le nom d’Ahez est d’ailleurs un hommage à la ville de Carhaix qui se dit en breton Ker Ahez. En plus de parler la langue du pays, elles se découvrent une passion commune pour le kan-ha-diskan, un chant traditionnel a cappella à danser, pratiqué dans les festoù-noz(1). Elles forment alors le groupe Eben qui va se produire dans les festoù-noz et sur la scène du Festival interceltique de Lorient en 2018. Parallèlement, Marine et Sterenn D chantent en couple. Ahez aime associer le breton à d’autres genres musicaux comme le jazz, le classique ou le folk.
Dans le média 20 minutes, Marine déclare : “J’ai toujours aimé le chant à danser, ça donne une énergie de ouf avec le public. Il y a un côté transe, un truc enivrant que l’on peut retrouver dans l’électro.” Le lien avec Alvan est trouvé !
Si les filles sont brittophones(2), ce n’est pas le cas d’Alvan. Il a dû apprendre les paroles de Fulenn en phonétique ! Fulenn qui signifie étincelle où jeune fille, dont les paroles se veulent féministe et défendre l’émancipation des femmes. La gwerz(3) raconte l’histoire d'une jeune et belle fille, « Catherine la Perdue », qui s’émancipe du regard des autres en allant danser la nuit tombée à la lumière d’un feu de joie en forêt, plutôt que de faire ce que sa famille lui disait comme songer au mariage et « en envoyant valser les regards médisants » expliquait Marine à 20 minutes.
Alvan et Ahez seront sur la scène de Turin le 10 mai, pour présenter le titre et le 14 mai, lors de la grande finale ! Chañs vat deoc'h ! (Je vous souhaite bonne chance !).
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(1) Un fest-noz est un type de fête « revivaliste », inventé dans les années 1950 dans le centre de la Basse-Bretagne, dans le but de recréer les rassemblements festifs de la société paysanne qui ponctuaient les journées de travaux collectifs et qui ont disparu dans les années 1930.
(2) Qui parle les langues brittoniques qui sont des langues indo-européennes, du groupe des langues celtiques.
(3) Chant breton racontant une histoire, de l'anecdote jusqu'à l'épopée historique ou mythologique.
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